Discours fleuve et affluence maximale. C’est dans une salle du Manège archicomble (près d’un millier de personnes) que Thierry Kovacs, maire de Vienne, entouré de son conseil municipal au complet, a présenté, jeudi soir, comme chaque année, les vœux de la municipalité.
Des vœux très politiques qui ont consisté en première partie à récapituler le bilan de mandature de l’actuel exécutif municipal, taclant au passage l’opposition et ceux qui s’opposent à la « voie verte », actuellement en travaux (nous y reviendrons).
Le maire de Vienne ne pouvait s’exonérer de prendre position sur le débat concernant…le grand débat national que le président de la République a décidé de mettre en place dans toute la France à partir du 15 janvier, suscitant, on le sait, de fortes réticences du côté de l’Association des Maires de France.
Dans un premier temps Thierry Kovacs prend ses distances avec ce débat : « J’ai comme mes collègues des interrogations quant à l’organisation de ce débat, quant à la place d’un élu local dans un débat national dont il ne peut garantir la mise en œuvre des demandes exprimés. »
Il estime que « les maires n’ont ni la légitimité, ni forcément l’envie d’assurer le service après-vente de la politique gouvernementale… »
Et d’ajouter : « J’ai des doutes quant à son efficacité… »
Mais de préciser aussitôt : « J’ai la certitude que la colère que nous, les maires, nous sentons monter chez nos concitoyens a franchi avec ce mouvement un palier supplémentaire. »
En conséquence, le premier magistrat viennois estime que « si nous n’avons pas vocation à animer ce débat, nous devons en revanche permettre à ce qu’il se déroule dans les meilleures conditions. »
Pour lui, « nous devons prendre toute notre part pour faire en sorte que le dialogue prime sur la violence. »
En conséquence devant le millier de personnes massées au Manège, Thierry Kovacs annonça l’organisation de ce « débat national » le 13 février prochain à 20 heures à la salle-des-fêtes de Vienne. Il sera animé par Caroline Abadie, députée de la 8ème circonscription.
« Nous mettrons à disposition les différents moyens de communication de la Ville pour informer le plus largement possible les Viennois », précise-t-il ; avant d’ajouter : « Je serai présent à cette réunion pour veiller à la sérénité de son déroulement et au respect de l’expression de chacun. »
La ville mettra en outre un ordinateur à disposition des Viennois qui le souhaitent « pour exprimer leurs doléances » sur la plateforme numérique granddebat.fr mise en place par la Commission nationale du débat public.
Bref, au final, habilement, le maire de Vienne conforte son statut d’opposant à la politique gouvernementale, tout en jouant la carte de la participation républicaine…
Ce sera donc la députée Caroline Abadie qui portera le poids de ce « grand débat » dont nul ne sait ce qu’il en sortira…