Le 1er juillet, il va falloir s’y faire : vous allez devoir rouler à 80 km/h sur les routes départementales de l’Isère et du Rhône, comme d’ailleurs dans toute la France, soit 400 000 kilomètres de routes, accidentogènes, selon ce qu’affirme la Sécurité Routière (*).
Un dernier baroud d’honneur du Sénat n’y a rien fait. Le Premier Ministre Édouard Philippe qui porte cette mesure impopulaire a signé hier vendredi 15 juin le décret officialisant la réduction de la vitesse autorisé sur certaines routes nationales et départementales.
Le Premier ministre et son ministre de l’Intérieur, l’ancien maire de Lyon Gérard Collomb, ont signé le document qui officialise « la réduction de 90 à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée sur les routes nationales et départementales bidirectionnelles à chaussée non séparée ».
« Eventuellement retirée »
La mesure sera évaluée au 1er juillet 2020, et « éventuellement retirée ».
« Mais pour l’heure, le Premier Ministre assume son choix car il croit à l’efficacité de cette décision », assure une source à Matignon, citée par Le Parisien.
Cette réduction serait susceptible de sauver 400 vies par an, selon la sécurité routière.
Le gouvernement met en avant le fait que passer de 90 à 80 km/h ne fait perdre que quatre minutes sur un trajet de 50 kilomètres, et que cela réduit la distance de freinage de 13 mètres.
La mesure sera publiée demain dimanche 17 juin au Journal officiel et sera donc appliquée comme prévu et comme annoncé dès le 1er juillet ; bref, d’ici quinze jours
Jeudi, Édouard Philippe avait écarté la proposition du groupe de travail du Sénat : ce dernier préconisait de limiter à certaines routes la mesure, et de permettre aux départements de décider de l’appliquer ou non…
« Pour qu’une mesure soit lisible, il faut qu’elle soit simple et il aurait été compliqué pour les automobilistes de s’y retrouver au moment de franchir la frontière d’un département si chacun avait adopté des règles différentes », explique Matignon pour motiver ce refus d’assouplir une mesure dont les sondages soulignent l’impopularité (65 % des Français contre).
Il ne reste plus qu’à changer des dizaines de milliers de panneaux. Un coût, selon certaines sources estimé à 200 millions d’euros.
(*) Ces tronçons ont concentré 87 % de la mortalité sur les routes hors agglomération (1 911 personnes) en 2016, soit 55 % de l’ensemble de la mortalité routière, selon la Sécurité routière.