Malgré l’investissement élevé, ce sera à la clef une belle économie de sa facture d’électricité pour la Ville et moins de CO2 rejeté dans l’atmosphère…. La Ville de Vienne vient en effet d’inaugurer une micro-centrale hydraulique sur la Gère, à hauteur de l’Ecole Lafayette. Un long projet jalonné de difficultés, mais qui a enfin abouti.
Depuis le vendredi 11 avril, date de la mise en service de cette micro-centrale hydraulique qui produit 400 000 kwh, cet équipement couvre désormais 50% de la consommation de 21 bâtiments communaux à proximité, dont Locagère, le Musée de l’Industrie textile, le Théâtre antique, l’Hôtel de ville, le parking centre ancien et bien d’autres (voir la carte ci-dessous )…
Une convention a été signée avec Enedis pour appliquer en l’occurrence le principe d’autoconsommation collective de l’énergie, rendant possible récemment.
La liste des bâtiments et points concernés par cette autoconsommation collective se situent dans un périmètre de 2 km maximum de distance, le premier consommateur étant l’Ecole Lafayette, toute proche.
Autoconsommation
L’autoconsommation de l’électricité produite par l’eau de la Gère qui a la caractéristique d’avoir un débit régulier toute l’année, se traduit financièrement par une déduction sur la facture d’électricité de la Ville.
L’un des avantages de l’énergie hydraulique est en effet sa capacité de production presque ininterrompue, notamment la nuit.
Cela permet ainsi à Vienne « d’atteindre des taux d’autoproduction exceptionnels et de couvrir des besoins en électricité du patrimoine communal avec une énergie totalement décarbonée et renouvelable permettant ainsi de poursuivre sa volonté de neutralité énergétique au plus vite », se félicite la municipalité.
Ravi d’avoir pu mettre en service cette centrale hydraulique, malgré un long cortège de difficultés, Thierry Kovacs, maire de Vienne, présent avec des élus municipaux et les enfants de l’Ecole Lafayette, lors de cette inauguration se félicite que « la mise en service de la microcentrale sur la Gère vient clore un long cycle, jalonné d’étapes techniques, juridiques, politiques et administratives… mais elle ouvre surtout une nouvelle page de l’histoire de l’autonomie énergétique de notre ville. C’est une étape clé dans notre volonté de produire l’intégralité de nos besoins énergétiques, qui sera complétée par d’autres opérations comme, par exemple, le déploiement de nouveaux panneaux photovoltaïques ou le recours à la géothermie comme à l’école Jean Moulin.»
Cette micro-centrale a représenté un investissement de 2 369 000 euros dont 88 980 euros financés par l’Etat et 123 783 euros par l’Agence de l’Eau.
L’occasion de restaurer la continuité écologique de la Gère
Il faut y ajouter à ces sommes, 693 000 euros pour assurer la continuité écologique de la Gère avec l’aménagement des seuils, les fouilles archéologiques, le suivi écologique…
En effet, au-delà de ce projet de microcentrale, c’est toute la rivière qui a fait l’objet d’un aménagement pour restaurer la continuité écologique et améliorer le franchissement par l’eau des différents seuils. Ainsi, des travaux d’effacement des seuils ont été menés depuis le printemps 2023.
Quatre seuils ont été travaillés pour rendre à la rivière un profil proche de son état naturel : seuil Resdikian, seuil Dyant, le seuil du pont de la déviation et enfin, le seuil de la confluence (photo).