Un investissement de 8 millions d’euros : la CNR (Compagnie nationale du Rhône) lance un grand chantier de restauration du vieux Rhône au Nord de Vienne, de Vernaison à Feyzin, en passant par Irigny, destiné à durer plusieurs années. Des kilomètres de digues qui ont été construites au 19ème siècle pour lutter contre les crues du Rhône vont notamment disparaître et des lônes réapparaître.

En lien avec les communes riveraines de Feyzin, Irigny, et Vernaison et la Métropole de Lyon, la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) a commencé depuis quelques semaines de très importants travaux de restauration des berges du Rhône historique.

L’objectif est de remettre en eau les Iônes, ces bras morts pleins de vie qui avaient disparu, mais aussi de recréer des zones humides propices à la biodiversité, dont l’étang Goulet à Feyzin qui était interdit aux pêcheurs depuis quatre ans.

Cet investissement de 8 millions d’euros va notamment consister sur 3,5 kilomètres au carrefour d’Irigny, Vernaison et de Feyzin, à supprimer les digues historiques, utiles lorsque la navigation empruntait le lit du fleuve.

De part et d’autre du fleuve, 4 km d’ouvrages dits Girardon avaient été construits pour uniformiser le tracé à la fin du19ème siècle. Exit désormais ces enrochements massifs qui servaient à atténuer l’effet des crues du Rhône, alors très violentes, en l’absence de barrages.

Le projet permettra également la remise en eau de plus de 5 kilomètres de chenaux et de bras secondaires le long du fleuve.

Sur cette courte distance, pas moins de six îles, mais aussi huit hectares de mares et de zones humides vont ainsi être restaurés.

« Les îles permettront aux oiseaux de nicher, les populations de castor auront davantage de profondeur pour se déplacer, et nous aurons de nouvelles espèces qui s’installeront sur ce site », détaille Pierre Athanaze, vice-président de la Métropole de Lyon, cité par notre confrère les Echos.

Le chantier va ainsi pouvoir restituer au fleuve environ 180 000 m3 de graviers, indispensables à la faune aquatique.

Ces travaux se situent dans le cadre d’une œuvre de longue haleine : la CNR a en effet investi 100 millions d’euros depuis 2000 dans un vaste programme de restauration écologique de Lyon à Fos-sur-Mer.

Avec ce résultat : l’augmentation les débits du fleuve sur 120 kilomètres entre la frontière suisse et la Méditerranée et ria réhabilitation d’un total de 77 Iônes ; et ce, afin de tenter de redonner au Rhône le caractère de zone humide qu’il avait perdu au fil des aménagements qu’il a pu connaître au fil des années.

Des zones humides plus que jamais nécessaires pour lutter contre le changement climatique car constituant de véritables éponges à CO2.