Alors qu’un certain nombre de magasins historiques de Vienne ont fermé ces derniers mois, à l’instar de la librairie Passerelles, provoquant un grand émoi ou du restaurant « Le temps d’une tartine », mais aussi des magasins de prêt-porter, un secteur qui souffre particulièrement, d’autres ouvrent, certes peu nombreux. C’est le cas d’une « miellerie » à l’enseigne de l’Abeille viennoise qui a été inaugurée vendredi 7 février rue Teste du Bailler. Le 1er local commercial illustrant une tentative de relance du commerce dans ces temps difficiles ? Possible, vu les annonces faites par Thierry Kovacs, maire de Vienne à l’occasion de cette inauguration…
« Il existe beaucoup de villes où l’on produit du miel urbain, mais nous ne connaissons pas de producteurs qui vendent directement dans la ville leur production », explique avec un large sourire Anne-Marie Sueur qui avec son époux Ludovic inaugurait vendredi 7 février une miellerie rue Teste-du-Bailler dans le centre historique de Vienne.
C’est dans ce petit local de 18 m2 au petit loyer (240 euros) appartenant au bailleur social Advivo qu’ils entendent écouler plus d’une centaine de kilos de miel qu’ils produisent à Vienne intra-muros grâce à des ruches installés sur les toits essentiellement d’immeubles Advivo.
« Nous avons une quinzaine de ruches installées à Estressin, Malissol ou Charlemagne qui produisent un miel toutes fleurs », précise le couple.
Un miel « urbain » dont ils revendiquent la qualité : « contrairement à la campagne, tout produit phytosanitaire est interdit en ville, nos abeilles ne courent pas le risque de butiner des parcelles traitées aux pesticides », se félicitent-t-ils.
Autre originalité, le miel est vendu avec des packagings originaux, en forme notamment de petites amphores de verre, référence faite bien sûr au passé gallo-romain de Vienne.
Ce magasin qui va aussi leur servir d’atelier est ouvert les vendredis et samedis de 11 heures à 18 heures.
Un accord entre la Ville de Vienne, l’Agglo, Advivo et l’Epora pour réhabiliter dix locaux commerciaux en mauvais état
A l’occasion de l’inauguration de cette miellerie, Thierry Kovacs annonça, à l’instar du local refait à neuf accueillant la miellerie, la mise en œuvre d’un accord qui, en ces temps difficiles pour le commerce, va permettre la réhabilitation de dix locaux commerciaux dans le centre de Vienne.
« Nous avons effectué un montage entre l’agence d’urbanisme l’Epora, la Ville de Vienne, l’Agglo et Advivo qui va nous permettre de réhabiliter dix locaux commerciaux à Vienne, et ce dans le cadre du programme « Cœur de Ville ».
Et d’ajouter : « Cela nous est apparu plus simple d’utiliser des structures existantes que de créer une société foncière comme nous l’avions imaginé au départ. »
Le concept ? C’est l’agence d’urbanisme l’Epora qui achète les locaux commerciaux en très mauvais état dont Advivo, après réhabilitation et modernisation, a l’usufruit (*).
N’ayant pas la charge de l’investissement initial, le bailleur social peut donc proposer des loyers accessibles, « en tout cas moins onéreux que ceux qui sont actuellement demandés par les propriétaires privés », précise Thierry Kovacs.
Le premier local commercial de la série de dix annoncés sera d’ailleurs situé à proximité de la nouvelle miellerie : il va bénéficier au luthier déjà installé rue Teste du Bailler qui en plus de son magasin de vente va pouvoir rapatrier à Vienne son atelier, actuellement situé aux Côtes d’Arey.
Une des solutions, apte à revitaliser le commerce qui traverse une passe difficile à Vienne ? A suivre…
(*) L’usufruit est le droit d’utiliser un bien et d’en percevoir les revenus, sans en être propriétaire. Le droit à l’usufruit est temporaire.
Photo de tête : Anne-Marie et Ludovic Sueur, créateurs de la nouvelle miellerie