Même si le public de l’Opéra de Lyon s’est rajeuni et s’est diversifié ces dernières années, il est rare d’y voir le public danser, taper des mains debout, voire encore agiter ses smartphones allumés comme pour un concert de variété !

C’est pourtant ce qui est arrivé le vendredi 31 janvier avec sur scène la formation ukrainienne DakhaBrakha.

Sous l’intitulé de « Folk universelle d’Ukraine », il s’agissait en fait d’un des deux ou trois concerts de l’année considérés comme des événements et se déroulant donc, non pas sous l’opéra, comme d’ordinaire pour la programmation de « l’Opéra Underground », mais dans la grande salle.

Heureusement d’ailleurs car les 1 500 places étaient réservés par un public plutôt jeune et où résonnait aussi l’accent ukrainien, les nombreux réfugiés ukrainiens de la région tenant à écouter une formation de leur pays, ce qui est plutôt rare à Lyon.

DakhaBrakha, ce sont quatre chanteuses et musiciennes aux voix magnifiques et un multi-instrumentiste capable de jouer aussi bien de la guimbarde, de l’accordéon ou de la guitare et doté d’une voix de haute-contre s’accordant parfaitement avec les autres voix.

Ce qui caractérise le plus cette formation qui terminait sa tournée à Lyon, c’est d’abord sa folle créativité. Dans son style musical d’abord, à travers un creuset où l’on retrouve ce qui s’apparente aux voix bulgares, à la pop musique via des instruments électrifiés contemporains, voire même par moment au rap et ce qui en fait le grand intérêt : le tout très solidement ancré dans les traditions et la culture ukrainiennes.

La créativité s’exprimant également par la projection de magnifiques vidéo hyper-créatives, tout au long de concert.

Bref, au final art frondeur d’une grande richesse célébrant beauté et liberté, la guerre s’affichant évidemment en permanence dans les chansons ou sur l’écran voire même en fin de concert, via la vente aux enchères d’un tableau dont le produit, dans une petite mesure, mais cela fait valeur de symbole, viendra abonder le financement du système hospitalier ukrainien.

Rien de triste au final, mais une énergie débordante, un humour omniprésent qui ne peuvent mener, on n’en doute plus après ce concert, qu’à la victoire.

En tout cas, ce soir là, pendant près de deux heures de concert, c’est la liberté sous toutes ses formes qui est sortie vainqueure !