Actuellement Vienne accueille chaque année 70 000 croisiéristes. Une fois que le 3ème ponton sera construit et que le quai pourra accueillir trois bateaux, d’ici 2027, ils seront 100 000. Reste la question récurrente qui se pose : que rapportent réellement à l’économie touristique de la ville ces croisiéristes ? Une réponse précise a été donnée à la Verrière des Cordeliers lors de la réunion annuelle « Tourisme & vous », consacrée à l’attractivité touristique de Vienne, en présence des partenaires de l’Office du Tourisme.

Qu’ils soient restaurateurs, hôteliers, propriétaire d’un Airb’nb, d’un club de Jazz ou commerçants, une soixantaine de partenaires de l’Office du tourisme étaient réunis lundi 27 juin à la Verrière des Cordeliers à Sainte-Colombe. Beaucoup ne se connaissent pas entre eux, alors qu’ils pourraient travailler ensemble : un speed-dating a notamment été organisé entre eux à cette occasion (photo ci-dessous).

Mais le plat de résistance de la journée était consacré à la présentation de la stratégie marketing de Vienne Condrieu Tourisme qui au vu de la présentation faite par Olivier Sanejouand, directeur de l’Office du tourisme et les documents distribués aux professionnels du tourisme et des loisirs, est finement élaborée entre les différents types de touristes : du « bobo trentenaire » aux « touristes internationaux autonomes », en passant par les « étapeurs » ou « les locaux »…

Parmi ceux-ci figurent « les croisièristes » dont le nombre augmente chaque année.

Ils étaient 70 000 en 2024. une fois les travaux du cours Brillier et sur le quai terminés, ils devraient être 100 000, sachant qu’un troisième ponton permettra d’accueillir d’ici 2027 un troisième bateau de croisière.

43 euros par croisiériste

Ces 100 000 touristes rapporteront à l’économie viennoise près de 4 millions d’euros assura Olivier Sanejouand, soit 5 % des 80 millions d’euros produits par l’industrie touristique à Vienne (chiffre 2023) selon le chiffre divulgué par Jean-Yves Courtaud, président de l’Office de Tourisme. Soit précisément 43 euros dépensés par croisiériste.

Mais comment donc est calculé ce chiffre ?

« Il n’émane pas de Vienne Condrieu Tourisme, mais de Voies Navigables de France et est le fruit d’une étude pointue», souligne aussitôt Olivier Sanejouand.

Ce que l’on voit des croisiéristes, ce sont les groupes déambulant dans les rues, accompagné d’une hôtesse conférencière dépendant par ailleurs de l’armateur, jamais de l’Office de Tourisme de Vienne.

« En fait, les dépenses des croisiéristes émanent d’une multitude de sources que l’on ne voit pas », explique-t-il.

Les bénéficiaires : magasins d’optique, fleuristes, boulangers, coiffeurs, etc.

Ainsi, par exemple, les magasins d’optique, les fleuristes, les bars, les magasins de téléphonie et même les coiffeurs, bénéficient de cette clientèle touristique.

« Par exemple, Hervé Peyrache, cours Romestang, par ailleurs président de Vienne Atout Commerce reçoit régulièrement des touristes américains qui viennent lui acheter des montures de lunettes originales que l’on ne trouve pas aux Etats-Unis ».

Non loin de là, les Chaussures Roux voient la marque Mephisto fort prisée de ces même touristes ; des chaussures qu’ils ramènent dans leurs bagages.

D’autres exemple : « le dimanche matin, ce sont près de 150 croissants produits par une boulangerie viennoise qui sont livrés aux bateaux de croisière. De même, un fleuriste est sollicité pour fleurir deux fois par semaine les chambres des bateaux, ce qui équivaut à fleurir un hôtel entier », précise le directeur de l’Office du tourisme.

Autre ressource qui bénéficie au territoire : « durant les huit heures pendant lesquelles, il sont à quai, après les visites de groupe, de nombreux couples vont trainer en ville et consomment dans les bars. Comme ils sont seuls, on ne les remarque pas. »

Pour s’adresser à ces croisiéristes, l’Office de Tourisme a proposé aux cafés-bars de s’adresser aussi en langue étrangère ne serait-ce que par un « Welcome ou un Wilkommen » sur leurs cartes.

« Un seul établissement l’a fait », regrette Olivier Sanejouand. Bref, professionnels viennois du tourisme, encore un effort !