Une nouvelle illustration du retour de la désindustrialisation qui s’est à nouveau engagée dans notre pays, malgré les alertes répétées. Le sort de l’usine solaire Photowatt basée à Bourgoin-Jallieu et fondée en 1999 dont on annonçait régulièrement la disparition est désormais acté : ce sera la fermeture.
Reprise par EDF dont Photowatt est une filiale (Division « Renouvelables »), va être mise en liquidation judiciaire.
Il s’agit d’une des trois dernières usines de composants de panneaux photovoltaïque en France.
EDF, vient en effet de lancer officiellement le processus d’information-consultation du CSE de Photowatt pour « discuter des conditions de la fermeture de l’usine ».
Une première réunion est fixée au 4 février.
Pas de repreneur
L’entreprise compte actuellement 162 salariés (contre 400 par exemple en 2012). Ils se verront proposer des indemnités de départ ou un reclassement au sein d’EDF.
EDF Renouvelables espère ensuite trouver un repreneur pour le terrain ou les bâtiments de Photowatt.
Après, dernier épisode en date, l’échec d’une reprise de Photowatt par la start-up Carbon, EDF Renouvelables n’a pas trouvé de nouveau repreneur. Carbon devait racheter l’usine iséroise pour un euro symbolique, en échange d’une promesse de maintien de l’emploi pendant vingt-quatre mois.
« Photowatt perdait 20 à 30 millions d’euros par an, ça ne pouvait plus durer », déplore-t-on du côté d’EDF.
Les coups de boutoir de l’importation de panneaux photovoltaïques à bas coûts en provenance de Chine expliquent cette décision d’une usine qui était devenue non viable.
Une méga-usine de panneaux en construction à Fos-sur-Mer
Le paradoxe est que pendant ce temps là en France, deux méga-projets d’usines photovoltaïques sont en cours dont celui de Carbon, justement, avec pour objectif de relancer la production made in France, avec un projet de giga-usine de panneaux photovoltaïques, sur 60 ha, à Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône.
L’objectif de Carbon : « produire des des panneaux photovoltaïques compétitifs, haut rendement et très bas carbone. » On parle de 3 000 emplois. Reste que pour l’heure ceux de l’entreprise berjallienne sont rayés d’un trait de plume.