Quelle est la potion magique de l’usine Calor de Pont-Evêque et de ses 680 salariés qui reste la seule dans le monde développé à fabriquer des fers à passer alors que tous ses concurrents se sont délocalisés en Asie ?

Un énorme gâteau évidemment en forme de fer à repasser conjointement découpé par Thierry de la Tour d’Artaise, le Pdg de Seb, Stanislas de Gramont, le directeur général et Hanane Mansouri, députée de la circonscription : telle était l’une des images les plus marquantes aujourd’hui vendredi 11 octobre 2024 du 60ème anniversaire de l’usine Calor de Pont-Evêque.

Un anniversaire fêté avec éclat en présence de centaines de salariés de cette usine de 45 000 m2 dont les premiers bâtiments ont vu le jour en… 1964.

Avec ses 680 salariés qui travaillent selon les postes en 3X8, voire 2X8 ou même 5X8 -l’usine n’arrête jamais, sauf le 1er mai-c’est tout simplement la plus grande usine de Pont-Evêque et de l’Agglo.

Avec l’aide de ses 200 robots, elle réussit à produire …5 000 fers à repasser par jour, sous différentes marques, Calor, bien sûr pour la France, mais aussi Rowenta pour l’Allemagne, etc.

Cette usine participe en outre à réduire le déficit commercial de l’Hexagone puisqu’elle exporte pas moins de 75 % de sa production dans 70 pays…

Et pourtant, pour beaucoup de » spécialistes de l’industrie, cette usine qui tourne nuit et jour est désormais la seule, non seulement en Europe, mais aussi aux Etats-Unis et au Canada à produire de manière rentable des fers à repasser et des centrales à vapeur.

Tous les autres fabricants se sont en effet délocalisés en Asie et notamment en Chine.

Quelle est donc la potion magique de cette usine ?

A cette question, Thierry de la Tour d’Artaise, le président de Seb répond en mettant en avant un ensemble de raisons qui toutes réunies font de cette usine un vrai exemple de compétitivité observé par tous ses concurrents.

« D’abord, nous avons misé très fort sur l’automatisation avec pas moins de 200 robots dans l’usine », explique le Pdg de Seb.

Autre paramètre favorable : « Nous avons intégré au sein de l’entreprise le service de recherche et développement qui compte 60 personnes : et cela est essentiel car c’est à partir de ses propositions qui renversent souvent les idées reçues que nous pouvons concevoir une production la plus efficace possible, répondant au mieux aux attentes de nos clients dans le monde entier. Nous investissons dans l’usine de Pont-Evêque 8 millions d’euros chaque année. »

Troisième raison de ce succès économique pour Thierry de la Tour d’Artaise : « la dernière raison tient au fait que, en tant que leader mondial du petit électroménager chez Seb, nous avons fait le choix de positionner à Pont-Evêque nos produits haut-de-gamme, à forte valeur ajoutée. Si nous voulons développer l’industrie en France, c’est par là qu’il faut commencer. »

Une méthode qui fonctionne à Pont-Evêque, mais qui a permis au Groupe Seb de maintenir en France pas moins de 14 sites de production.

A l’heure des discours prononcés devant les salariés à l’occasion de cet anniversaire, le président de Seb lança : « Ces 60 années, ce n’est pas seulement le passé, mais aussi le tremplin pour l’avenir. Nous prouvons ici que l’on peut développer une industrie française forte et rayonnante. »

Quant à Stanislas de Gramont, directeur général, il rappela que « Pont-Evêque est devenu un centre d’expertise mondial pour Seb, nous sommes à la pointe de la technologie. Fabriquer en France est un enjeu, un challenge, un défi. Mais si nous continuons à cultiver les valeurs du groupe, en restant focalisés sur l’innovation, nous avons tous les ingrédients pour réussir ! »