Si vous aviez prévu une analyse médicale au sein du Laboratoire de biologie médicale Cerballiance installé cours Brillier à Vienne, vous allez devoir patienter. Et ce jusqu’au mardi 24 septembre : en grève !
Cet important laboratoire viennois a depuis ce matin vendredi 20 septembre baissé le rideau, samedi et lundi prochains, inclus.
Aucun examen ou prélèvement ne sera réalisé au cours de cette période, hormis les analyses urgentes pour les patients hospitalisés.
L’explication donnée : « une mobilisation nationale des laboratoires de biologie médicale en France qui vise à préserver la qualité de votre prise en charge », explique le labo viennois.
Plus clairement, « il s’agit de protester contre une récente décision de l’assurance maladie. »
Que se passe-t-il donc pour qu’un mouvement inédit et d’une telle ampleur puisse se dérouler dans notre pays ?
En fait, dans le viseur de ces professionnels de santé : les nouvelles baisses tarifaires, entrées en vigueur depuis le 11 septembre, pour certains examens, à l’instar du test d’hémoglobine glyquée, couramment utilisé dans le diagnostic du diabète, dont le prix a été raboté de près de 53 %, à 2,25 euros.
Les biologistes s’insurgent aussi « contre 120 millions d’euros de manque à gagner, d’ici à la fin de 2024, destinés à contenir l’emballement des dépenses de l’Assurance-maladie sur ce poste. »
Cette décision résulte de l’envolée des prescriptions d’analyses de biologie ces derniers mois. L’accélération des demandes d’examen, plus importante qu’escomptée par l’assurance maladie.
Face à ce constat, le directeur général de la Caisse nationale de l’Assurance-maladie, Thomas Fatôme, avait informé les biologistes, en juin, de la nécessité d’effectuer des ajustements de prix pour encaisser cette forte poussée des volumes.
Pour les professionnels de la biologie médicale, « il s’agit là d’un coup de massue ». D’où le mouvement en cours depuis ce matin.
Les professionnels de santé, en effet, « jugent les efforts demandés incompatibles avec le maintien d’un réseau de proximité de qualité. »
« Nous ne pourrons pas absorber ces baisses sans dégrader l’organisation de l’offre de soins. C’était le cas autrefois, lorsque le secteur avait encore des marges de manœuvre pour réaliser des gains de productivité en se restructurant. Mais ce n’est plus possible aujourd’hui », avertit Laurent Escudie, directeur du réseau Cerballiance, cité par Le Monde et qui regroupe plus de 720 sites dans l’Hexagone dont celui du cours Brillier à Vienne.