D’ici quelques jours, très précisément jeudi prochain 1er février, attendez-vous à payer un peu plus lors de votre passage aux péages autoroutiers de la région.
Les tarifs de l’ensemble des exploitants vont connaître une hausse de 1,03 % à 2,04 % selon les concessionnaires,.
C’est la société AREA, gérant notamment des autoroutes A 42 et A43 en Rhône-Alpes, qui devrait enregistrer la plus forte hausse : 2,04 % ; contre 1,03 % pour ATMB et SFTRF, qui exploitent respectivement le tunnel du Mont-Blanc et le tunnel du Fréjus.
Ces hausses ne sont cependant pas uniformes : les tarifs sont en fait définis tronçon par tronçon.
De nouvelles hausses d’autant plus rageantes que ces augmentations arrivent au moment où la reprise économique en Europe permet au trafic de poids lourds de renouer avec son niveau d’avant la crise de 2008, ce qui gonfle de facto le chiffre d’affaires des concessionnaires autoroutiers…
+ 20 % d’augmentation en dix ans…
De quoi alimenter à juste raison une nouvelle polémique quant au prix des autoroutes avec une augmentation de plus de 20 % au cours des dix dernières année, bien plus que l’inflation !
La grande erreur avait été en fait sous Chirac, président et de Villepin, premier ministre : de privatiser le réseau d’autoroutes pour faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’Etat. Depuis les hausses succèdent aux hausses à un rythme supérieur à celui de l’inflation.
L’une des plus grosses bêtises politiques de ces vingt dernières années !
Ces hausses régulières qui révoltent les automobilistes s’expliquent par un engagement passé, particulièrement malheureux, au moment de la privatisation des autoroutes. « Il permet à chaque société de répercuter l’inflation, auxquels s’ajoutent les travaux effectués, et puis une taxe domaniale de l’état, un petit bonus, qui a été accepté par les sociétés à une condition,… qu’elle soit répercutée par les automobilistes », explique Pascal Pennac, rédacteur en chef adjoint du magazine Auto Plus.
Ainsi, le magazine automobile révèle que 2016 a été une « année exceptionnelle » pour les sociétés d’autoroutes alors que les dividendes reversés aux actionnaires ont augmenté de 41 % !
Pourtant, d’après lui, les sociétés d’autoroutes ne seraient pas entièrement responsables de ces augmentations.
Et d’expliquer : « On ne peut rien reprocher aux sociétés d’autoroutes. C’est à l’Etat qu’il faut s’en prendre, car c’est l’Etat qui a bradé la privatisation. Les sociétés d’autoroutes ont fait des contrats qui les arrangeaient bien. Malgré leurs bénéfices, elles sont assurées de cette espèce de « rente », comme l’avait qualifiée Ségolène Royal. Plus les années vont passer, plus les intérêts vont baisser. Donc année après année les bénéfices des sociétés d’autoroute gonflent ».
Et d’après Pascal Pennac, la tendance ne va pas s’améliorer pour les automobilistes dans les années à venir : « En 2019, ça va être encore pire. On va se prendre une double peine. Toutes les petites lâchetés qui ont été décidées en 2015, souvenez-vous quand Ségolène Royal avait fait tout un sketch pour éviter une hausse de 0,57 %, ce qui n’est pas grand chose. Cette hausse va être répercutée entre 2019 et 2023 avec un petit bonus de 500 millions en plus pour les sociétés d’autoroutes. Et on va se prendre à partir de 2019, un deuxième paquet autoroutier, avec des travaux supplémentaires voulus par François Hollande juste avant de quitter ses fonctions, en espérant que cela crée de l’emploi. Tout cela va s’accumuler ! », dénonce-t-il.
+ de 25% de bénéfices !
Auto Plus fait le point réseau par réseau, en détaillant les montants et pourcentages de hausse des bénéfices (+25 %) et, surtout, des dividendes perçus par les actionnaires en 2016 (+ 41 %).
Bref, pendant que l’automobiliste trinque…