La traditionnelle cérémonie de l’anniversaire de la Libération de Vienne qui se déroule chaque année place Pierre Semard, connaîtra un lustre particulier dimanche 1er septembre prochain. On fêtera en effet le 80ème anniversaire de cet événement majeur de l’Histoire de notre pays, de l’Histoire de Vienne.
C’est pour cette raison qu’exceptionnellement cette année, cette cérémonie se déroulera à 10 heures place du Commandant Raymond Barroo à l’Espace Saint Germain devant le Mât aux Couleurs, reliquat de l’ancienne caserne du 505ème régiment du Train qui était installé sur ce site.
La cérémonie sera ensuite suivie de l’inauguration de l’exposition « 80ème anniversaire de la Libération de Vienne » à la Médiathèque Le Trente, toujours à l’Espace Saint-Germain.
L’occasion de se rappeler que cette Libération de la ville de Vienne par la Résistance sortant des maquis et des alliés a toute l’apparence d’une épopée.
André Cassignol, du maquis FFI de la Balme, racontait, au Dauphiné Libéré, son arrivée à Vienne le 1er septembre 1944 : » Mon groupe avait pour mission de prendre la sous-préfecture. À travers bois, par la carrière Seigle et la route d’Avignon, nous entrâmes dans la ville sans rencontrer âme qui vive, mais nous sentant épiés par les habitants derrière leurs volets fermés. »
Il a fallu du 20 août au 2 septembre, soit une douzaine de jours pour que l’Isère soit entièrement libérée des troupes nazies.
À l’approche des troupes alliées, Vienne, à la fin du mois d’août, les usines avaient fermé leurs portes, la ville s’était vidée d’une partie de ses habitants.
Le 29 août, l’état-major de la 19e Armée allemande s’installait à l’Hôtel du Nord dans le centre-ville, alors qu’environ 5 000 hommes prenaient possession de Vienne, réquisitionnant hôtels, casernes et logements chez l’habitant. `
Dans la nuit du 31 août au 1er septembre, la colonne allemande quitte Vienne et ne laisse qu’une cinquantaine d’hommes armés.
Leur mission, faire sauter les ponts sur le Rhône et sur la Gère : à 8 heures le 1er septembre, la passerelle sur le Rhône est détruite (photo ci-dessus).
Au carrefour de la place Saint-Louis, un car venant de Seyssuel avec plusieurs personnes arrêtées, et des soldats allemands, est pris pour cible par un véhicule américain et prend feu.
À 14 heures, plusieurs représentants de la Résistance, avec à leur tête Jean Olagnon, arrivent à l’hôtel-de-Ville (photo ci-dessus) et font hisser le drapeau tricolore.
À 15 h 05, la première Jeep de la division Texas fait son entrée en ville.
En fin d’après-midi, une délégation spéciale présidée par M. Matteï remettait ses pouvoirs à la municipalité dissoute par le gouvernement de Vichy.
Lucien Hussel, qui fut l’un des 80 parlementaires à avoir refusé les pleins pouvoirs à Pétain en juillet 1940, était aussitôt rétabli dans sa fonction de Maire.
Très vite, les Viennois se retrouvent dans les rues pour fêter les libérateurs. Au moment où les troupes américaines traversaient la ville, quelques personnes accusées de collaboration étaient appréhendées et enfermées au cinéma Eden.
A l’occasion d’une cérémonie, le 3 septembre 1944, à l’hôtel-de-ville de Vienne, le maire Lucien Hussel, accompagné du nouveau sous-préfet Fernand Rude, et des hommes du Maquis sont très longuement acclamés par les Viennois, marquant le retour de la liberté.
-« La Libération de Vienne » : une exposition du 1er au 15 septembre, Hall de la Médiathèque de l’Espace Saint-Germain à Vienne. Ouverte les mardis et vendredis de 13 h à 18 h et les mercredis et samedis de 10 h à 18 h.