Nappes de beats électro à haute intensité, trombone et saxophone qui trouent la nuit à intervalles réguliers, voix protéiforme de la chanteuse Zoé Colotis qui émerge de cet ensemble rehaussé d’une impressionnante mise en scène lumineuse : Caravan Palace est passé par le théâtre antique de Vienne vendredi 5 juillet. Et évidemment, les gradins qui avaient fait le plein-7 500 festivaliers ce soir là- ont tremblé car la musique de Caravan Palace, si elle est loin d’être sophistiquée, elle est efficace…pour danser.
Pourtant le public avait bien failli être frustré.
Caravan Palace avait bien failli annuler la suite de sa tournée. Lors du Festival Blues Passions de Cognac, il y a quelques jours, Zoé Colotis a trébuché en plein concert dans les escaliers de la scène et s’est blessée à la jambe et à la tête.
Elle avait tout-de-même assuré le spectacle jusqu’au bout, assise, avec des poches de glace.
C’est donc porté par un des musiciens sur scène et assise pendant tout le spectacle qu’elle a fait le show à Vienne, comme si de rien n’était, permettant au théâtre antique de se transformer en dancefloor.
Il est vrai que l’arrivée en deuxième partie de Caravan Palace et de son show à l’américaine avait été préalablement bien préparé par David Krakauer; le rénovateur de la musique klezmer, lors d’une « Mazel Tov clarinette party » qui sans être nimbée de sons électro s’est elle aussi révélée aussi diablement efficace.
Là encore un concert pour danser !
Il est vrai que le clarinettiste se sert de la clarinette comme un jazzman, partant dans des impros endiablées, mais il possède aussi de talent de mettre en avant les très créatifs musiciens qui l’entourent.
Et ce, à l’instar du bassiste de jazz Jerome Harris, de la chanteuse et rappeuse québécoise Sarah MK, ou encore du percussionniste iranien Martin Shamoonpour ou encore l’accordéoniste et pianiste Kathleen Tagg, ; voire encore le guitariste Yoshie Fruchter qui se mit aussi l’oud, faisant en sorte que la fête soit la plus œcuménique possible.
A partir de la musique klezmer née en Pologne et dans l’Europe de l’Est, on voyagea ainsi musicalement dans le monde entier.
Le clarinettiste n’eut de cesse d’ailleurs de répéter tout au long de la soirée son credo de tolérance, du vivre ensemble et de paix.
Un message bien nécessaire à l’heure actuelle qu’il a su transcender par une musique transfrontière. Le message est bien passé, dans le cadre du moins du théâtre antique…