Le Département de l’Isère, comme de nombreuses communes sont dirigés par des élus encartés LR qui compte aussi un député, Yannick Neuder. Or, de la démission cet après-midi du président du Département Jean-Pierre Barbier, à la demande de départ du président LR, au fait de se « désolidariser » des propos d’Eric Ciotti, les réactions ont été fortes, mais différentes selon les élus isérois.
En décidant sans concertation au sein de son parti de s’allier avec le parti de Jordan Bardella, Eric Ciotti sur TF1 a créé un vrai séisme à droite, avec des conséquences incertaines sur les législatives à venir. Dans la foulée, Jordan Bardella Le leader du Rassemblement national a annoncé ce mardi soir sur France 2 un « accord » entre le RN et LR, avec « plusieurs dizaines de députés LR » « investis » ou « soutenus ». Objectif atteint ? LR est en tout cas en train d’imploser.
« Nous avons besoin d’une alliance en restant nous même », avait déclaré au Journal de 13 h Éric Ciotti, citant le RN.
« Je souhaite que ma famille politique aille dans ce sens » et « c’est ce que souhaite la grande majorité de nos électeurs », avait-il affirmé sur TF1.
Eric Ciotti a été rapidement désavoué par les ténors de LR. A commencer dans une tribune, par le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse ou encore Michel Barnier.
« Je quitte le parti »
La réaction la plus immédiate et la plus vive a été celle de Jean-Pierre Barbier, le président du Département de l’Isère qui vers 17 heures a annoncé sa démission de LR : il rend sa carte.
« Je quitte avec regret le parti auquel j’appartiens depuis 2005, refusant toute alliance avec les extrêmes. Je continuerai à m’engager fidèlement au service des Isérois dans ma fonction de président du Département. Mon unique boussole », a-t-il indique.
« Défendre nos valeurs »
Le maire LR de Vienne et vice-président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Thierry Kovacs, s’est ensuite positionné sur la même ligne que Laurent Wauquiez : pas d’alliance avec le Rassemblement national avant les législatives des 30 juin et 7 juillet.
« Malgré les difficultés que nous traversons, nous devons continuer à défendre nos valeurs qui ne peuvent pas être sacrifiées sur l’autel de petits accords électoraux », déclare-t-il.
« Irresponsabilité »
Idem pour le maire LR de Bourgoin-Jallien,Vincent Chriqui, qui s’affiche « en total désaccord avec Éric Ciotti ».
Pour le premier magistrat berjallien, « aucune alliance n’est possible avec le RN en prévision des législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet.
« Je suis horrifié et scandalisé par la déclaration d’Éric Ciotti , qui ajoute à l’indignité d’envisager cette alliance, l’irresponsabilité d’une annonce préparée sans consultation», a t il expliqué à nos confrères du Dauphiné.
« Qu’il démissionne »
Député de l’Isère et président départemental de LR 38, Yannick Neuder, lui, demande la démission d’Eric Ciotti.
« La situation est extrêmement grave, et comme d’autres présidents de fédération, je demande aujourd’hui la démission d’Eric Ciotti de son poste de président du parti », a t il rapidement déclaré.
Il ajoute : « Eric Ciotti a pris cette décision tout seul, c’est une initiative personnelle. En ce qui me concerne, je suis contre cette union des droites, il est hors de question de laisser le pays au RN. Nous sommes le parti du Général De Gaulle. Nous défendons nos valeurs et notre conception de la société. Nos priorités sont la sécurité, l’éducation et la santé. »
Pressé de toutes parts, le président national de LR va-t-il démissionner ?
Pas si sûr.
Concernant une éventuelle démission, Eric Ciotti a déclaré « qu’il n’en était pas question… »
A suivre…
Photo-Eric Ciotti sur TF1 au Journal de 13 heures