Elle a rejoint le Big Band des grands artistes de jazz disparus. On apprend la disparition de la pianiste, organiste, compositrice et cheffe d’orchestre Carla Bley, à l’âge de 87 ans.
Sa silhouette longiligne et son éternelle frange que l’on a pu apercevoir à plusieurs reprises sur la scène de Jazz à Vienne (1993, 1998, 2006) ne sont plus.
Avec le décès de Carla Bley, c’est un demi-siècle de modernité et de très grande classe qui disparaît.
Née en 1936 à Oakland, en Californie d’une mère pianiste et d’un père qui jouait de l’orgue et dirigeait un chœur d’église, Lovella May Borg apprend la musique en même temps que ses premiers babils.
Son expérience musicale, elle l’a acquise à l’église.
Elle se marie avec le pianiste Paul Bley qui sera le premier à enregistrer une de ses compositions (« O Plus One », sur Solemn Meditation, sorti en 1957), puis à consacrer à sa musique un album entier (Barrage, sorti en 1965).
En 1965, la jeune femme, séparée de Paul Bley et remariée avec le trompettiste Michael Mantler, fonde avec ce dernier son premier big band, le Jazz Composers Guild Orchestra, bientôt rebaptisé Jazz Composer’s Orchestra.
L’année suivante sera celle de sa consécration.
Enregistré entre 1968 et 1971 avec un Jazz Composer’s Orchestra élargi à près de quarante musiciens et chanteurs (dont Jeanne Lee, John McLaughlin et Linda Ronstadt), Escalator Over the Hill apparaît comme son œuvre majeure.
Attachée à son indépendance artistique, Carla Bley fonde en 1973 le label Watt.
En 1983, elle écrit la musique du film « Mortelle randonnée » de Claude Miller.
Revenue depuis le début des années 1990 à une musique toujours plus ambitieuse, Carla Bley ne cessera de composer, avec des formations très diverses : du Big Big Band jusqu’au petit ensemble de musique de chambre…
Viendra la maturité et la poursuite de l’alignement de perles musicales.
Respectée par tous pour sa capacité à être unique, à susciter via sa musique des flots d’émotions, Carla Bley a gagné sa place au firmament des grands compositeurs de jazz.
Photo et vidéo-Carla Bley sur la scène de Jazz à Vienne