Les perfluorés, ces désormais malheureusement célèbres « polluants chimiques éternels » ou PFAS que l’on trouve notamment dans l’eau ou au sein de légumes au Sud de Lyon n’en finissent pas de faire parler d’eux. Et de faire monter l’indignation des populations concernées, mais aussi désormais des réseaux AMAP Auvergne-Rhône-Alpes et Agribio Rhône et Loire, suite cette fois à nouvelles analyses réalisées par la DRAAF sur une ferme en agriculture biologique et en AMAP à Grigny dans le Rhône.
Ce qui amène ces deux réseaux de commercialisation de produits agroalimentaires à publier un communiqué commun :
« Dans le cadre des investigations menées pour mesurer l’impact de la pollution aux perfluorés en périphérie de Lyon, des prélèvements ont été réalisés par la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF). Des analyses de la production d’une ferme en agriculture biologique commercialisant en AMAP, ont révélé sur les épinards des taux dépassant les valeurs indicatives au delà desquelles des études approfondies doivent être menées.
Le courriel de la DRAAF précise aux paysans concernés que « ces résultats n’amènent à aucune restriction de mise sur le marché de votre production ».
Suite à ces révélations alarmantes concernant la pollution aux perfluorés et ses conséquences sur la production agricole, les paysans exploitant leurs terres en périphérie de Lyon sont confrontés à des défis considérables. Depuis le début du scandale sanitaire aux perfluorés, c’est la première fois que l’entreprise Arkema elle-même laisse entendre que la pollution aux PFAS pourrait comporter un risque. Jusque-là, les teneurs en « polluants éternels » au sud de Lyon étaient jugées « non préoccupantes ».
Cependant, le groupe Arkema déconseille aujourd’hui aux locataires de ses jardins ouvriers d’en consommer les végétaux.
Cette nouvelle prise de position de l’entreprise industrielle soulève des inquiétudes supplémentaires quant à l’ampleur réelle du problème. Si même Arkema reconnaît désormais le risque potentiel de la pollution aux PFAS (perfuorés), cela démontre l’importance et l’urgence d’agir pour protéger la santé publique et l’environnement.
Face à la menace potentielle de consommer des aliments contaminés par ces « polluants éternels », de nombreux consommateurs pourraient se montrer réticents à acheter des produits contaminés ou pouvant l’être. Les paysans risquent alors de subir une baisse significative des ventes, compromettant ainsi leur activité économique et leur subsistance, et compromettant par conséquence la vente en circuit court et la production en agriculture biologique.
La solution de ne pas consommer ces produits n’est qu’une mesure temporaire et insoutenable à long terme.
Les perfluorés, en tant que polluants persistants, continueront de contaminer l’environnement et les denrées alimentaires.
Il est impératif de s’attaquer à la source même de la pollution, en mettant fin aux pratiques industrielles et aux rejets de ces substances toxiques.
Nous, citoyennes et citoyens indignés, exigeons que les industries responsables de cette pollution, dont Arkema , prennent leurs responsabilités et indemnisent les paysans et les communautés touchées par les effets néfastes de ces produits chimiques (« principe pollueur – payeur »). L’empoisonnement de nos terres, de nos aliments et potentiellement de notre santé ne peut être toléré. Nous rappelons que, en plus d’alerter sur cette situation sanitaire préoccupante depuis janvier 2023, le Réseau AMAP Auvergne Rhône-Alpes et le réseau AgribioRhône et Loire sont requérants d’un recours en droit pénal environnemental déposé par une association citoyenne, Notre Affaire à Tous, visant à faire appliquer le principe de « pollueur-payeur » à l’entreprise Arkema .
Des mesures de soutien doivent être mises en place pour les paysans touchés, afin qu’ils puissent faire face aux conséquences économiques de cette situation.
Cette situation qui nous parait grave, nous amène à demander aux services de l’état et à la société Arkema et d’agir pour mettre fin à cette pollution.
Les conséquences d’une prise en compte non exhaustives de cette pollution, sont trop importantes pour être ignorées, et la santé de nos terres, de nos aliments et de nos communautés est en jeu. Nous devons agir maintenant pour un avenir plus sain et plus durable pour toutes et tous. »