Parmi les 7 500 festivaliers, jauge maximum, qui avaient pris place mardi 11 juillet au théâtre antique de Vienne, ceux qui s’attendaient à un spectaculaire show à l’américaine avec Norah Jones en auront été pour leurs frais.
C’était mal la connaître. Avec elle, comme lors de sa dernière venue datant de 2010, le maître-mot est simplicité.
Que des balades lors de ce concert, pas de morceaux aux tempos plus rapide ou peu, cela aurait pu paraître à la longue ennuyeux. mais non…
Arrivant en longue robe rouge, son seul jeu de scène, après une quelques chansons debout au micro est son passage derrière son piano, puis ensuite au cours du concert quelques chansons à nouveau debout s’accompagnant à la guitare, avant de terminer la soirée à nouveau derrière la piano. On ne peut faire plus minimal !
Beaucoup d’artistes tentent sur scène de tisser un lien immédiat avec le public en parlant, même parfois beaucoup trop.
Pas de ça du tout avec Norah Jones qui s’est contentée de quelques mots de remerciements avec un air presque gêné, sous les applaudissements qui crépitaient.
Elle a laissé parler ses chansons qui évoquent beaucoup d’elle. A l’instar de « Tell me l’m not alone in this whole world » : dis moi que je ne suis pas seule dans le monde entier ; et autres…
Et comme prévu, le concert écouté avec ferveur au cours de laquelle la chanteuse new-yorkaise était accompagné d’un trio sans épate, très jazz (basse/guitare/batterie) a été constitué d’un mélange de chansons très connues -« Com away with me « ou l’immortel « Sunrise »-mais aussi d’autres moins entendues et d’autres encore qui devraient constituer un futur opus. Un sorte de revisite réorchestrée d’une carrière météorite commencée à 23 ans.
En fait, Norah Jones a laissé le public , progressivement, au fur et à mesure que la nuit se faisait plus noire, entrer dans son univers, soutenu par sa voix caressante, reconnaissable entre toutes, comme elle, sans artifice, d’une justesse rare, tellement évidente, parfois langoureuse et toujours très expressive.
On aime ou on aime pas cette simplicité et cette authenticité qui parlent encore à beaucoup, mais pas à tous ; elle est en tout cas rare dans le monde du show business.
Rien à voir avec la première partie.
Dans un concert inspiré du Gospel et entouré de deux choristes et de solides musiciens, Mavis Staples, 84 ans a effectué le minimum syndical lors de la 1ère partie, avec un show écourté, de trois-quarts d’heure seulement, s’alliant cependant avec sa voix grave éraillée et sa gouaille non feinte, la sympathie du public. Elle était là pour laisser soleil se coucher dans une ambiance chaleureuse et permettre l’arrivée en pleine lumière de la star Norah Jones.