L’idée de Pascal Horecka, un chef d’orchestre, mais aussi musicologue et professeur à l’Université Lyon II, aurait pu paraître d’emblée peu convaincante : associer un orchestre de musique classique à un chœur et à des solistes de Gospel… Logiquement les deux sur le papier ne peuvent fonctionner ensemble, ne pouvant que provoquer l’ennui…
Et pourtant surprise, hier, sur la scène du théâtre antique de Vienne, devant 5 000 festivaliers plus qu’enthousiastes, le mariage de la musique classique et du Gospel a formidablement fonctionné.
Même si elle est grande, on se demande d’ailleurs comment 180 musiciens, solistes et choristes ont pu se glisser sur la scène du théâtre antique. Au côté des musiciens de l’orchestre de l’Opéra de Lyon avaient en effet pris place douze solistes Gospel de renommée internationale dont la star du genre, la diva Kim Burrel, ainsi qu’un chœur composé de cent chanteuses et chanteurs qui avait pris place au fond de la scène.
Pendant deux heures, sous la baguette enflammée de Pascal Horecka , ce fut envolées sur envolées de magnifiques gospels, aptes à provoquer autant d’émotion que dans les églises de Harlem, le dimanche.
A telle enseigne que le chef Horecka a dû multiplier les rappels sous les suppliques du public qui serait bien resté une heure de plus à écouter cette musique de l’âme, qui vous transporte à ce stade de qualité que l’on soit athée ou croyant, une musique donc parfaitement œcuménique, comme l’est le Jazz dans son ensemble.
Adi Oasis
D’ailleurs pourquoi face à ce qui restera sans doute comme l’un des événements musicaux de ce festival et qui par ailleurs avait déjà enflammé en décembre dernier l’Auditorium de Lyon, avoir programmé en première partie sans beaucoup de rapport avec le gospel la chanteuse et bassiste française Adi Oasis ? Elle ne fut pas totalement convaincante et guère dans le ton de la soirée. Cela aurait laissé plus de champ au Gospel Philharmonie Expérience et à ses chants incandescents…