On en parle beaucoup actuellement. Inscrite dans la loi depuis 2014, la justice restaurative se met en place depuis un an sur le ressort du tribunal judiciaire de Grenoble et de celui de Vienne. Comme l’illustre le film que l’on peut actuellement voir au cinéma les Amphis à Vienne « Je verrai toujours vos visages », il s’agit là d’une pratique, certes fort peu connue, mais complémentaire du système pénal, fondée sur le dialogue entre victimes et auteurs d’infractions.
D’abord, la justice restaurative, késako ?
C’est une pratique complémentaire du système pénal, fondée sur le dialogue entre victimes et auteurs d’infractions. et dont l’objectif est d’apaiser les souffrances et de panser les plaies.
Cela peut prendre la forme, notamment, d’une médiation entre une victime et son agresseur ou d’une rencontre entre plusieurs victimes et des détenus à travers plusieurs entretiens, gérés par des animateurs de médiation restaurative, spécialement formés.
Dans le cadre d’un article qui lui est consacrée, notre confrère France Bleu Isère donne la parole à Laurent Merchat directeur adjoint du SPIP, le service pénitentiaire d’insertion et de probation qui est justement l’un des acteurs de cette justice restaurative dans le département avec les avocats, les magistrats, les associations d’aides aux victimes et l’Institut Français de Justice Restaurative, l’IFJR, qui forme les personnes impliquées dans le processus.
« Il a fallu du temps, presque dix ans après le vote de loi, avant que cela ne se mette en place » explique-t-il.
« Tout se fait sur notre temps de travail et nous avons déjà beaucoup de travail. Il a donc fallu d’abord convaincre de l’intérêt de la justice restaurative, puis coordonner tous les acteurs, trouver, justement, le temps pour se rencontrer, échanger et mettre en place le processus qui est très cadré. Et ça y est, nous y sommes ! », se réjouit Laurent Merchat auprès de nos confrères de France Bleu Isère.
L’on apprend ainsi qu’une première médiation restaurative est en place et qu’une deuxième va débuter bientôt dans le département.
Le mode d’emploi est détaillé par Anne-Laure Dalle, conseillère depuis 30 ans au SPIP de l’Isère, également citée par France Bleu Isère.
Elle a vu le film projeté en avant-première, avec Elodie Bouchez, Gilles Lelouche, Leïla Bekhti ou encore Miou-Miou (photo) en février dernier.
« Je m’y suis totalement reconnue ! » affirme-t-elle. « J’espère que ce film va permettre de mieux faire connaitre et comprendre ce que l’on fait, auprès du grand public »
Elle a déjà commencé à accompagner deux personnes, victime et auteur d’infraction, vers un processus de médiation restaurative.
« Cela n’a rien à voir avec mon métier au sein du SPIP, où je ne travaille qu’avec des détenus. Là, je rencontre séparément la personne victime et l’auteur de l’infraction en entretien de préparation. On en fait autant qu’il en faut pour que chacun soit prêt, ensuite, à se rencontrer, éventuellement, c’est le gage pour un processus réussi, à terme. Moi, je connais très peu du dossier. Je laisse les personnes me dire ce qu’elles souhaitent, quelles sont leurs attentes et leurs motivations « détaille-t-elle auprès de France Bleu Isère
Une boite mail sécurisée est a disposition des personnes qui souhaiteraient plus d’informations sur ce sujet : justice-restaurative.isere@justice.fr