Un rodéo urbain s’est mal terminé jeudi 18 août en fin d’après-midi à Grenoble, dans le quartier du Mistral. Le pilote d’un scooter a renversé un couple qui traversait à un passage piéton avec son bébé âgé d’un mois. La mère a été hospitalisée pour une blessure à la tête, tandis que le père et l’enfant étaient plus légèrement touchés.
D’autres rodéos urbains se sont beaucoup plus mal terminés. Début août, une enfant de sept ans a été grièvement blessée lors d’un rodéo urbain à Pontoise (Val-d’Oise), où un motard de 18 ans avait d’abord pris la fuite avant de se rendre le lendemain au commissariat.
Auparavant, le 8 juin, encore, lors d’un rodéo urbain à Rennes, un jeune-homme de 19 ans est mort après avoir été percuté par une moto..
Certes, le phénomène n’est pas nouveau, mais il semble bien prendre de l’ampleur, notamment avec le beau temps de cet été, propice aux rodéos. D’où une vive réaction de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur qui a enjoint police et gendarmerie à multiplier les contrôles.
Quinze contrôles quotidiens en Isère
Ainsi pour le seul département de l’Isère, la police et la gendarmerie effectuent actuellement plus d’une quinzaine de contrôles quotidiens.
Les policiers nationaux viennois ont ainsi mené un contrôle routier mercredi 17 août dans l’après-midi. Sept agents se sont positionnés sur un rond-point de la N 7 à la sortie de Vienne, puis ont lancé les contrôles.
Ce fut une nouvelle fois le cas hier vendredi 19 août, mais cette fois à Chasse-sur-Rhône où la brigade de gendarmerie a mené, vers 17 heures un contrôle avec 17 gendarmes dans le quartier du château, dont un gendarme au guidon d’une moto banalisée.
Cette nouvelle opération a été menée en présence de Denis-Mauvais, sous-préfet de l’arrondissement de Vienne.
Ce dernier explique les raisons de cette présence sur le terrain qui va se poursuivre, “ cette lutte contre ces comportements routiers dangereux constitue une priorité puisqu’ils provoquent des accidents, une insécurité certaine et des nuisances sonores”. Et de reconnaître que tant le maire de Vienne que celui de Chasse-sur-Rhône l’avaient alerté depuis plusieurs mois sur la multiplication de tels rodéos.
Pas d’interpellation ni à Vienne, ni à Chasse-sur-Rhône lors de ces opérations. Denis Mauvais explique que le développement de telles opération a aussi pour but d’avoir un “effet dissuasif”.
Moto détruite
L’arsenal judiciaire se veut lui aussi tout aussi dissuasif. En mai dernier, les gendarmes de la brigade de Chasse-sur-Rhône ont saisi une moto en flagrant délit qui sera détruite, conformément à la loi.
« La loi renforçant la lutte contre les rodéos motorisés expose leurs auteurs à une peine d’emprisonnement d’un an, couplée à une amende de 15 000 euros. Une peine alourdie en cas d’infraction commise en groupe : les auteurs risquent deux ans de prison et une amende de 30 000 euros. Et en cas de consommation d’alcool ou de stupéfiants, la peine d’emprisonnement est de 3 ans, et l’amende de 45 000 euros”, rappelle le sous-préfet de l’arrondissement de Vienne.
Au fil des jours et des semaines à venir, toutes les autres brigades de gendarmerie de l’arrondissement vont mener de telles opérations sur tout le territoire : à Roussillon, Sablons, Salaise-sur-Sanne, etc.
Denis Mauvais rappelle également que la population qui subit et constate de tels rodéos peut composer le 17 (police secours). Une boite mail dédiée (rodeos38@interieur.gouv.fr) a même été créée spécifiquement en Isère…
Photo-Denis Mauvais, sous-préfet de Vienne, lors d’une opération menée par la brigade de gendarmerie de Chasse-sur-Rhône dans le quartier du château, hier.