Au cours d’une rencontre avec Caroline Abadie, députée (La République en Marche), Thierry Kovacs a annoncé, en tant que président de l’Office HLM Advivo et en présence des représentants des locataires (CLCV et CNL), la suspension de la majeure partie des investissements qui avaient été programmés.
Cette décision sera effectivement prise jeudi prochain 19 octobre par le conseil d’administration d’Adivo, réuni pour la circonstance.
Il s’agira alors très précisément « de suspendre tous les projets de réhabilitation, de gros travaux, de constructions neuves » ; et ce, explique Thierry Kovacs, « afin de garantir l’équilibre financier de l’Office HLM de Vienne et donc sa pérennité ».
Une décision très importante pour Vienne qui compte 35 % de logements sociaux !
Voilà qui tire un trait brutal au Plan Stratégique de Patrimoine 2017/2016 pourtant signé récemment en grande pompe et qui visait un investissement de 163 millions d’euros sur dix ans. L’Office n’investira plus que pour maintenir son patrimoine en état, pas plus, avec évidemment des conséquences importantes sur l’emploi au sein des entreprises locales du BTP et sur la qualité future des logements HLM.
La très importante opération de réhabilitation en cours au sein des résidences Champs de Mars, cours Brillier, ne serait alors qu’un souvenir… Aucune autre ne serait plus programmée.
Mardi : journée morte à Advivo
En outre, pour la première fois, mardi 17 octobre, les portes d’Advivo seront fermées, à l’instar d’ailleurs de celles de tous les offices HLM de toute la France.
Le personnel sera à son poste, mais ne recevra pas de locataires, ni ne répondra aux appels. Une première.
Une date qui ne doit rien au hasard : ce sera le début à l’assemblée nationale du débat de la Loi de Finances 2018 qui prévoit à travers son article 52 une très forte baisse des ressources des Offices HLM via un prélèvement de l’Etat.
Une loi qui fera perdre 2,6 millions d’euros de loyers à Advivo (-11 %), diminuant ses fonds propres et donc sa capacité à investir.
On sait en effet que le gouvernement a décidé de compenser la baisse des APL en diminuant autoritairement les loyers perçus par les Offices. Or, 53 % des 13 000 locataires d’Advivo sont bénéficiaires des APL (- 50 euros par mois pour un célibataire,- 61 euros pour un couple, -69 euros pour un couple avec enfant, puis – 10 euros de plus par personnes à charge).
« Une décision qui va provoquer des conséquence désastreuses pour le logement social en particulier et pour les Offices HLM en général », lance Thierry Kovacs.
L’objectif de cette rencontre avec la députée de la Majorité était de lui faire prendre conscience de l’impact de ce projet de loi. Une réunion similaire avait d’ailleurs lieu ce même jour dans tous les Offices HLM de France : une opération lobbying afin que le gouvernement, via ses députés revienne sur cette décision qualifiée « d’inique » tant par Thierry Kovacs que par les représentants des locataires car ne touchant que les locataires des HLM et pas du tout ceux du parc privé, pourtant eux-aussi bénéficiaires des APL.
Caroline Abadie répondit à toutes ces critiques en replaçant cette décision concernant les APL dans le champs plus vaste d’une politique visant à relancer la construction de logements sociaux en France. On sait en effet que les APL jouent un rôle inflationniste et que la France dépense deux fois plus pour ses logement sociaux que l’Allemagne, par exemple.
Pour autant Thierry Kovacs tient « à maintenir le dialogue avec la députée : on continuera à débattre, c’est la bonne méthode », en espérant que ces manifestations de colère finiront par porter leurs fruits. A suivre, donc…
Photo : Caroline Abadie, députée (LREM) ; Julien de Leiris, directeur général d’Advivo et Thierry Kovacs, président d’Advivo.