Après deux ans de pandémie, une année 2020 sans Festival et une année 2021 avec une manifestation à jauges et incomplète, la question qui se posait pour les organisateurs de Jazz à Vienne cette année était de savoir si les festivaliers allaient revenir en nombre. Comme avant la pandémie. Grosse interrogation !
Ce n’était pas évident car sur le front des Festivals les informations n’étaient pas toujours bonnes ces derniers mois : le Printemps de Bourges a vu son public diminuer de 30 %, Musilac en Savoie a annoncé sa disparition, le nouveau festival Alternatiba qui devait se dérouler mi-juillet à Miribel-Jonage n’a même pas pu commencer et a dû annuler sa première édition, faute de billetterie.
Or, à l’énoncé des chiffres/bilan divulgués mercredi 13 juillet lors de la dernière journée du Festival, par Thierry Kovacs, président de l’Epic Jazz à Vienne et son directeur Samuel Riblier, tout montre que l’édition 2022 s’est déroulée comme si l’épisode Covid-19 n’avait pas eu lieu !
Après quinze jours de concerts et 1 000 artistes, l’édition 2022, se termine sur un succès.
19 % du public de moins de 25 ans
On retrouve à peu de choses près les mêmes chiffres qu’en 2019, avant le Covid qui avait été un bon cru : 77 500 spectateurs qui se sont installés pendant quinze jours sur les gradins du théâtre antique avec trois soirées à guichets fermés (7 500 personnes, le maximum) et au total, 210 000 festivaliers.
Un renouvellement semble même s’opérer parmi le public 19 % du public avait moins de 25 ans. Il est vrai que la programmation avec sa part importante cette année proches des “musiques actuelles” l’a favorisé.
Cybèle, le cœur battant du Festival qui n’avait pu exister ces deux dernières années, a en effet connu un gros succès avec un total de 112 000 festivaliers. Ce cœur battant a permis d’irriguer l’ensemble du centre ancien ou des scènes avaient été installées.
Le Festival qui a semblé pendant quelques années coupé de la Ville l’a donc réinvesti avec force cette année. “La star cette année, c’est Cybèle”, assure ainsi le directeur de Jazz à Vienne.
Si Thierrry Kovacs ne veut pas encore s’avancer sur le résultat financier du Festival-« trop tôt »-, tout laisse augurer qu’avec cette billetterie importante et les subventions qui représentent 20 % du budget et n’ont pas bougé, l’équilibre financier devrait être au rendez-vous. Pas de mauvaise surprise à craindre donc comme ce fut le cas en 2015 avec un trou de 300 000 euros dans la caisse…
Pourquoi ?
Pourquoi alors ce bilan positif de Jazz à Vienne alors que d’autres festivals souffrent ?
Pour Samuel Riblier, “ce qui différencie Jazz à Vienne est qu’il a une esthétique marquée”. La raison tient donc pour partie au fait que la plupart des festivals se concurrencent et font souvent appels aux même registres musicaux, aux mêmes artistes alors que peu de manifestations musicales dans la région jouent sur une thématique spécifique, comme celle du jazz. Bref, sa spécificité le protégerait.
Autre raison : les jeunes festivals sont les plus fragilisés. Vienne en 41 ans d’existence a pu se constituer une image, un public.
Bref, une nouvelle fois Jazz à Vienne se présente comme le 1er Festival d’Auvergne-Rhône-Alpes, trophée soulevé par Thierry Kovacs. Il conserve son leadership. Le Covid n’aura pas eu sa peau…