Sabine Grataloup qui dirige une entreprise à Vienne et qui demeure à proximité de Vienne vient d’annoncer qu’elle allait attaquer tout bonnement le géant américain de la chimie, Monsanto.
« Mes amis, il est temps de vous faire part de notre décision d’attaquer les fabricants et distributeurs de désherbant à base de glyphosate en justice pour leur responsabilité dans la mise sur le marché de désherbants à base de glyphosate, qui ont causé les malformations et les souffrances de Théo… » Telle est l’annonce qu’elle vient de faire sur son compte Facebook.
Elle accuse le glyphosate, présent dans les pesticides commercialisés par le géant américain, d’être responsable du handicap de son fils Théo. A dix ans, Théo vit avec une trachéotomie et a déjà subi plus de cinquante opérations.
Pour Sabine, sa maman, le glyphosate qu’elle a utilisé alors qu’elle était enceinte, est responsable des malformations. Elle a en effet utilisé l’équivalent du Round Up dont le principe actif est le glyphosate, au tout début de sa grossesse, sur un terrain situé sur la propriété familiale, en août 2006. Et ce n’est qu’un an après la naissance de son fils explique-t-elle, qu’elle a fait le lien entre le handicap de Théo et l’utilisation du produit de manière répété.
« Nous nous devons de le faire, avant tout pour Théo qui aura à faire face toute sa vie aux conséquences de son exposition in utero à un produit qui n’aurait pas dû être sur le marché ».
Et d’ajouter : « Nous devons le faire aussi pour protéger les enfants à venir, devant la difficulté des politiques à réagir de façon efficace et indépendante face à cette menace sur la santé publique. »
Une annonce qui intervient à un moment clé pour le glyphosate : au moment où la bataille fait rage à Bruxelles dans le cadre du renouvellement de la licence qui autorise le glyphosate dans l’Union Européenne : l’autorisation actuelle s’achève fin décembre.
Ce pesticide, l’un des plus utilisés dans le monde, est accusé par le CIRC, basé à Lyon, une institution reconnue, dépendant de l’OMS d’être un « cancérigène probable »..
Aujourd’hui la France est un des rares pays, avec l’Autriche, à avoir affiché publiquement sa position, en s’opposant à la proposition de la Commission européenne de renouveler pour dix ans la licence du produit.
Il faut dire que pour les parents de Théo, le combat ne date pas d’hier : Sabine Grataloup était ainsi la première personne à se présenter comme témoin devant le Tribunal Monsanto, le 15 octobre 2016.
Elle avait alors livré un témoignage vidéo poignant sur son fils Théo : https://vimeo.com/187882106
(Photo Reporterre. lors du procès Monsanto en 2016. En médaillon, Sabine Grataloup porte la photo de Théo, son fils)