l est évidemment bien plus facile de s’appeler Ville de Bordeaux ou région Bourgogne pour vendre à ses visiteurs son œnotourisme. Avec ses 12 régions viticoles labellisées, en Auvergne-Rhône-Alpes-une vraie richesse, pourtant cette diversité-c’est nettement plus difficile ! La Région n’a pas d’emblée une image viticole. Il y a du travail sur la planche pour récolter. D’où la signature d’une convention entre Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme et la filière viticole régionale qui vont désormais travailler main dans la main. Elles ont mis au point un plan de bataille pour assurer son développement, lors de la 1ère journée régionale de l’œnotourisme, organisée le 31 mai au “caveau du chateau” du domaine Guigal, à Ampuis en présence de tous les acteurs du secteur.
Officiellement l’œnotourisme, un concept relativement neuf en France lancé dans les années 2000, peut se définir comme l’ensemble des prestations relatives aux séjours touristiques dans des régions viticoles, permettant la découverte conjointe du vin, des terroirs et des hommes sur le territoire où ils se situent.
Si l’oenotourisme reste centrée sur la découverte du vin, via la rencontre entre touristes et vignerons, la dégustation, la vente de vin et les activités de découverte du vignoble, le périmètre de l’oenotourisme peut aller bien au-delà et englober des produits ou activités multiples : visites de villages viticoles ou de sites culturels, la participation à des événements, l’accueil en chambre d’hôtes chez les exploitants ou à proximité, etc. C’est ce qui fait son intérêt économique qui n’a pas échappé au Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes.
Ce secteur du tourisme qui connaît chaque année une croissance de 4 % par an, compte en France 10 millions d’œnotouristes. Sachant que l’on compte dans notre pays 90 millions de visiteurs étrangers chaque année qui pourraient y sacrifier, le potentiel s’avère énorme. En termes d’emplois, notamment car l’œnotourisme met en œuvre beaucoup de métiers, outre ceux du vin, la restauration, l’hôtellerie, des transports, etc.
Mille caves faisant de la vente directe
Il faut bien le reconnaître, par rapport au Bordelais ou à la Bourgogne, la région Auvergne Rhône-Alpes a pris du retard en la matière, même si elle est en train de le rattraper.
Elle peut pourtant fiérement afficher dans sa vitrine œnotouristique dix vignobles AOP dont trois reconnus à l’international (le Côte-Rôtie et le Condrieu, notamment), 43 AOC, 1 000 caves faisant de la vente directe, etc…
Lors de la signature de la convention de partenariat
C’est pour donner ce coup de fouet salutaire qu’était organisé le 31 mai à Ampuis, la 1ère Journée de l’œnotourisme rassemblant tous les acteurs du secteur dans la Région et qui s’est traduite concrètement par une convention de partenariat d’une durée de cinq ans entre Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme, l’organisme régional de développement et de promotion du tourisme, avec le Comité Vin Auvergne-Rhône-Alpes qui strcuture la filière viticole.
Le plan de bataille commun va se traduire par un accroissement de l’accompagnement financier des projets œnotouristiques ; une communication encore plus développée à destination des touristes ; des campagnes digitales, la grande faiblesse du secteur ; une promotion appuyée au plan national et international, etc.
Vallée de la Gastronomie
L’idée est également de s’appuyer sur le concept récemment créé de “Vallée de la Gastronomie” qui va de Dijon à Marseille, en passant par Lyon, Ampuis, Valence, etc.. Un concept sur lequel, d’importants investissement vont être réalisés, assure-t-on du côté de la Région.
“C’est vrai, Auvergne-Rhône-Alpes n’est pas perçue comme une grande région viticole et donc œnotouristique. Il y a donc une concurrence très forte avec d’autres régions viticoles : c’est ce qui nécessite une vraie stratégie, d’où la signature d’une convention et des actions communes. Notre objectif est de faire émerger et de valoriser une offre de qualité et la mise en réseau des territoires labellisés”, détaille Fabrice Pennekoucke, président d’Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme.
Le tourisme représente 8 % du Produit Intérieur Brut (PIB) d’Auvergne-Rhône-Alpes. Avec ses atouts œnotouristiques, cette part pourrait, pourquoi pas, encore augmenter. Le potentiel est bien là. Reste désormais à le fructifier…
Photo : Les participants de la 1ère Journée de l’œnotourisme en Auvergne-Rhône-Alpes, devant le château d’Ampuis.Ci-dessoous, carte des différentes régions viticoles d’Auvergne-Rhône-Alpes.