Jean-Philippe Choné, le maire sans étiquette de Communay, commune située à la lisière des départements de l’Isère et du Rhône a pris un coup de sang après la galère autoroutière du 18 mai dernier qui, pendant près de 24 heures a bloqué toute la Vallée du Rhône et bien au-delà, suite à la fermeture de l’A7, après un accident mettant en cause un camion-citerne à hauteur de Chasse-sur-Rhône.
Sa commune est riveraine de l’A 46 pour laquelle une enquête d’utilité publique est en cours afin de faire passer les voies de 2X2 à 2X3. Pour le premier magistrat de la commune, ce n’est pas la solution, la seule réside dans “un grand contournement” à la fois autoroutier et ferroviaire. C’est ce qu’il explique dans une lettre ouverte envoyée au préfet, députés et sénateurs du Rhône :
“L’accident qui s’est produit le 18 mai en fin de matinée a occasionné une thrombose totale de la circulation sur l’ensemble du couloir rhodanien et de l’agglomération lyonnaise. Cet événement majeur doit faire l’objet d’un retour d’expérience en miroir du passage à deux fois trois voies de l’A 46 et plus généralement dans le cadre des questions de mobilité sur l’agglomération lyonnaise et l’axe sud européen de la Vallée du Rhône.
Il fallait effectivement être sur place comme nous le sommes, pour se rendre compte du degré de gravité de la situation : blocage d’un nombre incalculable de camions sur l’A46, des véhicules y compris étrangers avec des caravanes, reportés sur les axes secondaires, voire des chemins ruraux qui ne sont pas du tout adaptés au croisement des véhicules, etc. A titre d’exemple, mais malheureusement partagé par beaucoup, une élue communale a mis 6 h 30 pour rejoindre Communay depuis l’Arbresle avec un enfant en bas âge !
Le couloir autoroutier dans la vallée du Rhône est un endroit très fragile, d’autant plus que tous les moyens de transport l’utilisent : route, fer et voie d’eau. On a la démonstration de plus, avec cet événement critique, que la situation actuelle de coexistance entre zones d’habitat très denses et voie de transit européenne majeure, est devenue inadaptée, voire dangereuse.
« Rien n’est fait… »
Le passage à deux fois trois voies de l’A46, contre lequel nous nous battons depuis le début est un projet qui, s’il était réalisé, serait d’une totale inutilité pour faire face à un pareil événement. La seule solution viable réside dans un grand contournement, lequel aurait permis de traiter cet événement de manière beaucoup moins impactante. Et ce sera à mon avis la seule solution qui assurera une résilience grâce au doublement de cet axe accidentogène qu’est l’A7 en vallée du Rhône, entre Lyon et le sud de Vienne, particulièrement.
Des décisions doivent être prises par les Pouvoirs Publics pour enfin, répondre aux enjeux de ce territoire, sans prendre en compte les frontières des départements dont je constate qu’elles sont aujourd’hui un frein à toute évolution.
Depuis vingt ans, la solution évoquée est le transfert des marchandises sur les trains.
Or, depuis vingt ans, rien n’est fait : un véritable contournement ferroviaire sans emprunter la vallée du Rhône entre Lyon et le Sud de Vienne n’a pas encore été retenu. La part modale du train a même diminué, comme celle de la voie d’eau qu’est le Rhône.
Aucune décision n’a été prise pour renforcer ces deux modes. Et depuis vingt ans, la circulation des camions ne fait qu’augmenter…
Au vu de ce dernier événement qui confirme mes positions antérieures, je me doit de réitérer auprès de vous la seule approche cohérente et efficiente à terme pour résoudre ces tensions, à savoir séparer les trafics locaux entre Lyon et Saint-Etienne du trafic international. Et de fait, construire un véritable contournement autoroutier et ferroviaire qui permette de rejoindre la vallée du Rhône et le sud de Vienne…”