Quinze départements dont le Rhône, récemment, sont actuellement en situation de “vigilance” ou d’“alerte” en France, après un mois d’avril “en déficit de 25 % de pluviométrie”.
Dans les prochains jours, et jusqu’au 17 mai au moins, aucune dégradation pluvieuse importante n’est prévue sur le pays. Comme annoncé la semaine dernière, les premiers 30°C de l’année ont été atteints en Isère et dans le Rhône, en ce mardi 10 mai particulièrement ensoleillé et chaud. Et ça va donc durer. De quoi augurer, alors, d’un été caniculaire ?
Météo-France tente de rassurer en s’appuyant sur plusieurs épisodes passés de chaleur remarquable précoce et durable.
“En 1998, le seuil de ‘forte chaleur’ (30°C) a été atteint chacun des trois jours des Saints de glace, la période allant du 11 au 15 mai, à Lille et Paris”, rappelle Météo-France sur son site, mettant aussi en avant l’épisode de chaleur du 14 au 16 mai 1992 : “Le 16 mai 1992, on mesurait 30,3°C à Rennes.”
“Dans un passé plus lointain, les mois de mai 1912 ou de mai 1945 ont été marqués par des épisodes de chaleur intenses, avec 32,2°C relevés à Nantes le 16 mai 1945”, rappelle encore le prévisionniste national.
“Sans être exceptionnel, un épisode de chaleur comme celui de cette semaine, précoce et durable, n’est tout de même pas si fréquent”, prévient tout-de-même Météo-France.
Et d’ajouter : “Dans le contexte du changement climatique, il faut avoir conscience que les périodes de vagues de chaleurs sont amenées à devenir plus fréquentes, et à s’installer plus précocement au cours du printemps qu’avant.”
“Un épisode de chaleur en mai, ne présage pas de l’été”’
Doit-on en déduire que l’été à venir sera chaud ? “Non, un épisode de chaleur en mai ne présage pas de l’été”, affirme Météo-France, citant l’exemple de l’année 2011: “Le mois de mai le plus chaud depuis 1945 est le mois de mai 2011. L’été qui a suivi ne fut pas plus chaud que la normale.”
a sécheresse “aura un impact” sur les récoltes de céréales
Reste que le déficit de pluviométrie va s’intensifier avec l’épisode actuel de chaleur.
Sécheresse : les rendements seront affectés
La sécheresse actuelle qui frappe l’ensemble de la France “aura un impact sur la production de céréales”, indiquent le ministère de l’Agriculture, même s’il “est encore beaucoup trop tôt pour avoir une évaluation précise”.
“Les cultures d’hiver, comme le blé ou l’orge, qui sont aujourd’hui en phase de développement, commencent à connaître des situations qui vont affecter les rendements”, a-t-il été également annoncé à l’issue d’une réunion des agences de l’eau avec les professionnels du monde agricole.
Face au risque de sécheresse cet été, le gouvernement avait par ailleurs annoncé fin avril que les agences de l’eau pourraient dépenser 100 millions d’euros supplémentaires pour aider les filières agricoles à s’adapter ou créer des retenues d’eau : une mesure contestée par des associations écologiques et certains syndicats paysans… Mais en l’occurrence, n’est-il déjà pas trop tard pour cette année..?