Cela ressemble diablement à la situation qui prévalait lors des mouvements dus à la Loi El Khomry. Depuis 4 h 30 en ce vendredi 29 septembre, aucun camion n’entre ni ne sort de la raffinerie de Feyzin au sud de Lyon, le long de l’A 7. Elle est entièrement bloquée.
La raison : la rencontre hier au ministère des Transports entre les syndicats de routiers et les patrons secteur.
Ils sont une cinquantaine à bloquer ce site emblématique des luttes sociales : parmi lesquels,j on trouve également des étudiants et des représentants des professions libérales.
« Nous ne partirons que lorsque les forces de l’ordre viendront nous déloger », assure le porte-parole de l’Unsa Transports.
Les syndicats (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC) estiment qu’ils n’ont « rien obtenu de concret » et, pire, ont appris « avec stupeur que les ordonnances venaient impacter les frais de route », ce qui représente un « coup de tonnerre » pour la profession, selon Jérôme Vérité (CGT), qui s’est dit « effaré » à la sortie du ministère.
Ces indemnités (repas, frais de découcher,…) peuvent représenter jusqu’à « 1 000 euros par mois sur la fiche de paie pour un conducteur zone longue », a-t-il expliqué à l’Agence France Presse, FO évoquant de son côté entre « 600 et 1 200 euros par mois » selon le type de mission.
Les syndicats ont demandé à ce que les primes soient sanctuarisées, mais « le patronat ne veut rien lâcher », selon Patrice Clos de Force Ouvrière.
« Très énervée », la CFDT a claqué la porte au cours de la réunion qui a duré 5 heures, décrivant des « discussions très tendues avec un patronat qui ne veut lâcher absolument rien ».
Une nouvelle rencontre est prévue le 4 octobre entre syndicats et fédérations patronales.
Dans un communiqué publié à l’issue de la réunion au ministère des transports, la ministre a « pris acte » du fait que « de nouveaux sujets sont apparus lors de la discussion ». « Ces sujets vont être expertisés, et le dialogue doit se poursuivre dans un esprit constructif et responsable », a-t-elle indiqué.
Pour l’heure c’est donc le blocage de Feyzin à l’appel de la CGT , de FO et de l’UNSA transport ; tandis que la CFDT et la CFTC laissent, eux, planer la menace d’une grève à partir du 10 octobre.