Non, “ZAN” n’est pas seulement une friandise à base de réglisse… C’est aussi un acronyme qui pourrait avoir des conséquences très importantes pour l’avenir de notre territoire : “Zéro Artificialisation Nette” des sols.
C’est un objectif gouvernemental inscrit dans la nouvelle loi “Climat et Résilience” issue de la commission citoyenne pour le climat qui veut que l’on ne transforme plus progressivement (l’horizon définitif est 2050) des terres non bâties et notamment agricoles en bâtiments, maisons usines ou centres commerciaux. Il s’agit d’éviter l’étalement urbain qui mite nos paysages.
Il faut savoir qu’en France tous les dix ans, l’équivalent d’un département est recouvert de béton. Il s’agit d’arrêter cela et donc de construire la ville sur la ville, de densifier, de réutiliser les friches industrielles.
Or, l’on vient d’apprendre à l’occasion d’une réunion du Scot, le syndicat mixte des rives du Rhône qui regroupe six intercommunalités des rives droite et gauche de la Vallée du Rhône dont Vienne Condrieu Agglomération (277 000 habitants et 153 communes au total) que ledit Scot est déjà fortement engagé dans cet objectif.
De 2015 à 2020, la diminution de l’artificialisation sur le territoire du Scot (voir la carte ci-dessous) s’est établie à 58 %, soit 496 ha contre 1 183 de 2010 à 2015.
Comment se fait ce calcul ? En fait, le Scot que préside Philippe Delaplacette, le maire de Champagne en Ardèche dispose des bases de donnée d’occupation des sols depuis 1990 : tous les cinq ans, ces bases sont mises à jour.
Ce qui permet à dire à Thierry Kovacs, vice-président du Scot en charge de l’économie, en tant que président de Vienne Condrieu Agglomération, “que l’on devrait arriver sur la vallée du Rhône à l’objectif “Zéro Artificialisation nette” des sols, dès 2040.
Le maximum de sols pouvant être artificialisé au cous des dix prochaines année est ainsi fixé à 840 hectares pour rester dans la trajectoire recherchée.
Mais, d’ores et déjà, par exemple, la création de nouvelles zones commerciale n’est plus possible.
Pour autant, l’accueil des nouvelles populations annoncées sur les deux rives du Rhône (soit 47 000 nouveaux habitants d’ici 2040 et donc 34 750 nouveaux logements à construire) et le développement économique ne sont pas incompatibles avec ce “ZAN”.
“Nous allons changer de modèle : le développement à plat n’interdit pas le développement en hauteur”, explique Thierry Kovacs.
Pour accompagner le développement économique “en hauteur” de l’avenir, l’on apprit à cette occasion que sur le territoire du Scot, trois nouveaux demi-échangeurs sur l’A7 dont celui de Reventin-Vaugris doivent voir le jour, de même qu’un nouveau pont entre Serrières et Saint-Vallier.
Photo->Lors de la dernière réunion du Scot.