Nous avons relaté il y a peu le rachat du camping naturiste du Grand-Bois à Tupin-Semons, par la société lyonnaise Huttopia qui veut y créer un camping écolo, certes, mais non naturiste.
Tout ne se passe pas comme le souhaitait Philippe Bossanne, le Pdg d’Huttopia.
95 résidents naturistes du camping qui y sont installés depuis très longtemps pour certains, ont demandé à l’avocat lyonnais Farid Hamel de les représenter. L’objectif : obtenir des dommages et intérêts, de nombreuses installations étant indémontables.
Et s’ils ont fait appel précisément à cet avocat, c’est que celui-ci avait pu dans le passé obtenir des indemnités importantes aux membres d’un ancien camping naturiste, la Régnière, à Villette-d’Anthon, qui, dans le passé, sur les bords du Rhône avait subi le même sort en étant racheté.
Premier objectif pour Me Hamel, ancien bâtonnier du barreau de Lyon : que le tribunal désigne un expert, apte à chiffrer le préjudice subi par les résidents. Une audience en ce sens s’est donc déroulée le 25 mai dernier, en présence des avocats des deux parties représentées par Mes Déchelette et Bousquet et Me Hamel.
La décision a été mise en délibéré : on saura le 15 juin prochain, si le tribunal accède à la demande des plaignants du Grand-Bois et désigne un expert apte à chiffre le préjudice.
De 4000 à 12 000 euros ?
Dans ce cas, les indemnités que pourraient toucher les naturistes pourraient s’étager de 4 000 à 10/12 000 euros.
L’idée de Me Hamel est de contraindre Huttopia à se mettre autour de la table et à négocier.
La partie reste apparemment ouverte, sachant qu’Huttopia n’a, comme Philippe Bossanne nous l’a confirmé que signé un compromis de vente, mais pas encore l’acte définitif avec la famille Gindre propriétaire du camping de 35 ha dans le Parc régional du Pilat et dont la proximité de Lyon fait le prix.
On pourrait imaginer, si le tribunal accepte la demande d’une expertise, qu’Huttopia renégocie à la baisse le rachat du terrain avec le vendeur, ce qui permettrait pour le même prix d’indemniser les naturistes résidents.
Sinon, si aucune solution ne se fait jour, une bataille judiciaire pourrait s’engager, ce qui repousserait aux calendes grecques les travaux que voulait engager dès cet été Huttopia.
Mais pour l’instant, on n’en est pas là : il faut attendre la décision du tribunal qui tombera donc le 15 juin prochain. A suivre.