D’une violence extrême, la guerre éclair (44 jours) entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie pour la république d’Artsakh qui s’est déroulée du 27 septembre au 10 novembre 2020, a provoqué près de 6 000 morts et laissé de terribles séquelles.
La république autonome a été amputée de près d’un tiers de son territoire, ce qui a provoqué un nombre innombrable de réfugiés qui ont tout perdu, souvent des proches engagés dans la bataille, leur maison, leur lieu de vie…
Et beaucoup, en l’occurrence près de 3 800 personnes ont rallié Goris, la ville jumelle de Vienne en Arménie dont la taille est à peu près similaire.
Beaucoup de ces réfugiés sont originaires de la ville d’Hadrout, la ville de l’Artsakh avec laquelle avait été signé un “pacte d’amitié” avec Vienne, lors d’une visite de Jacques Remiller, ancien maire de Vienne.
Il était donc normal qu’à côté des ONG arméniennes comme la Croix Bleue, la Fondation Aznavour, l’association Vienne/Goris et la Maison de la Culture Arménienne de Vienne, bien sûr, et d’autres, la Ville de Vienne, tout comme d’ailleurs le Département de l’Isère participent financièrement à l’accueil de ces très nombreux réfugiés qui ont rallié une ville qui après le changement des frontières dues à la guerre ne se retrouve plus qu’un 5 km de l’Azerbaïdjan.
“En arrivant à Goris, je m’attendais à voir des tentes, des camps de réfugiés, or il n’y en a pas”, s’étonne encore Gérard Paranukian, un Viennois, membre de l’association Vienne/Goris qui, éducateur spécialisé de profession, a pris un congé sans solde de trois mois pour participer à l’accueil des réfugiés.
Il poursuit : “Il y a eu en effet une très grande solidarité, beaucoup de familles de Goris en ont accueilli d’autres, ou se sont débrouillées pour trouver des solutions, des hôteliers ont mis leurs établissements à disposition…”
“C’est l’association culturelle francophone de Goris qui a servi de lieu de coordination pour la distribution des aides”, précise-t-il.
Il décrit la situation : “Il a d’abord fallu parer au plus pressé, beaucoup de familles ont dû fuir en catastrophe et n’étaient pas préparées à subir l’hiver à Goris qui, située à 1 200 mètres d’altitude, est assez froide : il a donc fallu, avec les aides envoyées, acheter des couvertures, des chaussures chaudes, des lits pliants, des poêles pour le chauffage, etc. Et vu le nombre de femmes réfugiées enceintes, nous avons également mettre en place de nombreux kits nourrissons”.
Il a ensuite fallu distribuer des vivres pour que ces familles réfugiées qui n’avaient plus rien, puissent se reconstruire : ainsi, 700 colis ont pu, notamment, être distribués (photo) grâce aux aides viennoises et iséroises.
La phase d’urgence est passée. Il faut désormais passer au stade suivant, envisager l’avenir de toutes ces familles.
“Le fait que le gouvernement arménien a suspendu toute importation de Turquie, le principal soutien de l’Azerbaïdjan, peut constituer une opportunité, en créant des ateliers, notamment textiles pour fabriquer des produits qui manquent désormais en Arménie”, détaille Gérard Parunakian, de retour à Vienne.
Photos-Lors de la distribution de colis à Goris, rendue possible par l’aide viennoise, en présence de Levon Sakounts, conseiller municipal de la Ville de Vienne.
La frontière avec l’Azerbaïdjan s’est rapproché de Goris