A l’initiative de la députée LREM Caroline Abadie, Alain Griset, le ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises s’est retrouvé hier soir en visio-conférence face aux acteurs économiques viennois, parmi lesquels Daniel Paraire, le président de la CCI Nord-Isère, Corinne Paris, présidente de Vienne Atout Commerce, Christophe Carron, responsable de la fédération qui regroupe 3 500 commerçants nord-isèrois, Danièle Chavant, la responsible de l’Umih, le représentant de la Capeb et de nombreux commerçants et professionnels indépendants, etc. Au total, une quarantaine de participants dont beaucoup de sont exprimés avec parfois une colère rentrée et surtout beaucoup d’inquiétude dans la voix et les propos.
Le thème de cette rencontre sur écran, bien sûr la situation actuelle du confinement, marquée entre autres mesures, par la fermeture des commerces dits “non essentiels”.
Le ministre se voulut d’entrée apaisant : “Je ne suis pas sûr qu’il n’y aura pas de casse, mais aujourd’hui on constate que grâce aux mesures d’aides mises en œuvre, il y a moins de dépôts de bilan que l’année dernière à même époque.”
“ Vous êtes à Paris, vous gérez la France, mais ici sur place en Isère, nous gérons des cas humains. Je les ai au téléphone tous les jours et je peux vous dire que souvent, ils pleurent”, lança au ministre, Danièl Chavant la représentante de l’Umih restaurants/hôtels) qui rappela qu’elle avait manifesté le matin même à Grenoble avec un millier de professionnels “
Autre remarques nombreuses faites au ministre : la mauvaise volonté d’une certain nombre d’établissements bancaires viennois. “Faites- moi remonter chaque cas”, exhorta le ministre.
Cette rencontre a également mis en évidence des “trous dans la raquette”, nombreux, dans les dispositifs d’aides aux commerçants et aux professionnels en difficulté.
Antoine Bonardot qui dirige une agence immobilière à Vienne, expliqua le paradoxe qui fait qu’il a le droit de continuer à travailler, mais pas de faire visiter les biens immobiliers qu’il vend, à ses clients ; “ ce qui n’est pas le cas chez le bailleur social Advivo, par exemple”, souligna-t-il ; d’où plongeon de son chiffre d’affaires.
De même, Liza Arnould, propriétaire de l’hôtel “Moodz” à Pont-Evêque qui travaille essentiellement avec les entreprises locales n’a pas l’obligation d’être fermée, mais ne reçoit actuellement qu’une dizaine de clients par semaine. “Comment je fais !”, s’exclama-t-elle.
La restauratrice Ryma Prost-Romand (“MamaTrötter” à Vienne) expliqua de son côté qu’elle recevait d’ordinaire une dizaine de lycéens dans son établissement qui se retrouvent actuellement à la rue ou en cantine dans des conditions moins bonne que dans son restaurant, fermé. Là encore. “Que faire ?”
A toutes ces interrogations sur ces “trous dans la raquette”, non prévus, Alain Griset qui reconnaît que “beaucoup de situations ne sont pas conformes aux textes”, n’a pas toujours su apporter de réponses précises, mais demanda là encore que ces cas lui soient remontés.
Au final, il ne put que rappeler les dispositifs, il est vrai très importants mis en France pour accompagner les professionnels en souffrance. Sans en rajouter en matière d’avenir du confinement et de la réouverture des commerces, dans l’attente ce soir de l’intervention à la télévision d’Emmanuel Macron. On en saura plus dans quelques heures…