C’est une vraie surprise. Trois mois après leur élection, le 28 juin, après un 1er tour, le 15 mars, les deux élus de la liste de la République en Marche (LREM) au conseil municipal de Vienne ont annoncé hier leur démission du parti présidentiel. Mais, précisent-il, ils ne démissionnent pas de leur mandat municipal. Ils conservent pour l’heure le nom de leur Groupe : “Nous sommes Vienne”.
A la question de savoir s’ils n’ont pas l’impression de trahir les 926 électeurs qui ont voté pour eux au 1er tour, ils expliquent que “lors des élections municipales, ce n’était pas un vote d’étiquette : nous nous sommes présenté sur notre programme où figurait en priorité la solidarité et l’écologie.”
Et d’expliquer d’une même voix que s’ils quittaient la République en Marche, “c’est justement parce que le parti préssidentiel n’est plus celui pour lequel nous nous sommes engagés, avec ces valeurs de solidarité et d’écologie…”
Premier grief : “Nous nous sommes retrouvés bien seuls lors de la campagne électorale. Le Mouvement ne soutenait que les grandes villes.”
Deuxième et plus important grief, le virage à droite du gouvernement. “Nous sommes entrés à LREM sur la promesse d’un parti qui promettait l’équilibre entre la droite et la gauche. Or, désormais on recherche l’aile gauche : avec Gérald Darmanin et ses coups de menton, on va vers une droitisation qui devrait se renforcer encore d’ici à l’élection présidentielle en 2022. Nous avons adhéré sur d’autres logiques qui ne reviendront pas…”
Damien Prost-Romand avait sa carte LREM depuis novembre 2016, Florence David, depuis janvier 2017.
Avant de rendre publique leur décision, ils ont rencontré Caroline Abadie, la députée de la 8ème circonscription et ont réuni les 35 colistiers de la campagne électorale des municipales. “La plupart ont expliqué qu’ils avaient fait une analyse proche. Seuls trois d’entre nous ont expliqué vouloir rester au sein du parti.”
Que vont faire désormais Forence David et Damien Prost-Romand au conseil municipal ? “Nous allons continuer à nous battre pour notre territoire, avec nos valeurs d’écologie et de solidarité, tout en faisant en sorte d’être constructifs.”
Et de conclure : “C’est vrai, c’est dur de quitter cette étiquette, mais notre espoir est que la République en Marche change de l’intérieur..”