Pendant la crise du Covid-19, le dérèglement climatique continue. A une crise inédite se superpose une autre crise inédit, de longue durée celle-là.
Un record absolu a été battu : 45 jours consécutifs sans une goutte d’eau sur le département de l’Isère, du jamais vu depuis un siècle, si ce n’est quelques millimètres ici ou là qui n’ont pas changé grand chose.
A telle enseigne que Lionel Beffre, le préfet de l’Isère a déclaré hier vendredi 24 avril, le département en « vigilance sécheresse ».
« Les pluies de l’automne ont permis de recharger partiellement les nappes phréatiques, mais l’absence de pluie au cours du mois de mars a induit des difficultés sur des ressources déjà fragilisés par plusieurs années de sécheresses successives », explique en préambule le préfet.
Il a ainsi « décidé de placer les cours d’eau et les nappes de l’ensemble du département de l’Isère en vigilance au titre de la sécheresse. »
La vigilance ne s’accompagne d’aucune mesure de restriction « mais chaque citoyen et chaque usager est invité à être vigilant et économe dans sa consommation d’eau. Faire preuve de civisme dans sa consommation quotidienne d’eau c’est préserver pour chacun les biens précieux que sont la ressource en eau et les milieux aquatiques. »
Ce sont les communes située au-dessus de la nappe phréatique de l’Est Lyonnais, limitrophe avec le département du Rhône qui souffrent le plus.
Le préfet a donc décidé de hisser cette nappe à un cran supplémentaire, celui de « l’alerte sécheresse », en continuité avec la situation dans le Rhône, ce qui signifie que là, en revanche, des usages de l’eau sont désormais limités.
Cinq communes en « alerte sécheresse »
Cinq communes sont concernées : Charvieu-Chavagneux, Heyrieux, Janneyrias, Valencin, Villette-d’Anthon.
D’où un certain nombre de restriction dont les interdictions du lavage des voitures hors stations professionnelles ; du remplissage des piscines de plus de 5m³ à usage privé ; de l’arrosage des pelouses, des espaces verts publics et privés, des jardins d’agrément, des golfs, et des stades et espaces sportifs, de 9 heures à 20 heures ; etc.
L’indice d’humidité dans les champs est actuellement similaire à celui constaté à la mi-juillet ! Les agriculteurs qui regardent le sol asséché avec inquiétude, ce qui est très rare au printemps, scrutent donc actuellement le ciel avec beaucoup d’intérêt carla pluie pourrait faire enfin son arrivée.
D’après Météo France qui annonce des orages dès ce week-end, les prévisions en terme pluviométrique sont plutôt optimistes : les précipitations annoncées pourraient être relativement abondantes. Un « régime ouest perturbé » devrait ramener de l’eau dans les champs en cours de semaine prochaine.
Reste que cette sécheresse inédite n’a pas encore eu le temps d’amener une baisse des débits du Rhône qui sont ceux que l’on connaît habituellement en cette saison.
Bref, si Jupiter fait bien son boulot, la situation pourrait redevenir à peu près normale, c’est du moins l’espoir que les agriculteurs peuvent nourrir. Tout de même inquiétant, cette sécheresse inédite avant même que l’été et d’éventuelles canicules ne fassent effet…